L’évaluation neuropsychologique ne permet pas de prédire les rechutes chez les fumeurs : résultats d’une étude prospective

Le tabagisme demeure un défi majeur de santé publique, malgré une baisse significative de sa prévalence mondiale. Les programmes de sevrage tabagique se heurtent à un obstacle de taille : le taux élevé de rechutes. Environ 70 % des personnes qui entreprennent un sevrage rechutent dans les six mois suivant l’arrêt, soulignant l’importance d’identifier les facteurs prédictifs de ces échecs. Une question centrale est de savoir si les performances neurocognitives, évaluées par des tests neuropsychologiques, peuvent prédire le risque de rechute. Une de nos récente étude prospective s’est penchée sur cette question et a révélé des résultats surprenants. Voici les principaux points à retenir.

1. Les tests neuropsychologiques traditionnels ne prédisent pas les rechutes

L’étude a inclus 130 fumeurs suivis pendant six mois dans le cadre d’un programme de sevrage tabagique. Les participants ont été soumis à une batterie de tests neuropsychologiques avant leur tentative de sevrage, incluant des évaluations de l’inhibition, de la mémoire de travail et de la prise de décision. L’objectif était de déterminer si les capacités cognitives pouvaient prédire les rechutes à un, trois et six mois après l’arrêt du tabac. Cependant, les résultats montrent qu’aucun des tests neuropsychologiques utilisés n’a pu prédire de manière significative les rechutes. Que ce soit l’inhibition, la flexibilité cognitive ou la mémoire de travail, aucune de ces fonctions cognitives évaluées n’a permis de distinguer les fumeurs qui ont rechuté de ceux qui ont réussi à maintenir leur abstinence.

2. Des facteurs psychologiques et psychiatriques jouent un rôle clé

En revanche, l’étude a révélé que des facteurs non cognitifs, tels que la présence de comorbidités psychiatriques (dépression, troubles anxieux) et la motivation à arrêter de fumer, étaient des prédicteurs beaucoup plus fiables de la réussite du sevrage. Les patients souffrant de troubles psychiatriques présentaient un risque de rechute nettement plus élevé, confirmant l’importance de prendre en compte ces troubles dans l’accompagnement des fumeurs en sevrage. Par ailleurs, les patients ayant une forte motivation à arrêter de fumer avaient de meilleures chances de succès à court et à long terme, soulignant l’importance de travailler sur la motivation intrinsèque lors des consultations.

3. Le soutien social et la situation professionnelle influencent également les résultats

L’étude a également mis en évidence l’impact de facteurs socio-démographiques. Les fumeurs en emploi ou en couple étaient moins susceptibles de rechuter, probablement en raison du soutien social et d’un environnement plus stable. En revanche, les fumeurs célibataires ou sans emploi semblaient plus vulnérables à la rechute, surtout au début du suivi. Bien que ces facteurs n’aient pas eu un effet aussi marqué à long terme, ils demeurent des éléments à prendre en compte dans la gestion du sevrage tabagique.

4. Limites des tests neuropsychologiques traditionnels et perspectives futures

Ces résultats soulèvent des questions quant à la pertinence des tests neuropsychologiques standards pour prédire les rechutes chez les fumeurs. Les auteurs suggèrent que ces tests, largement utilisés en psychiatrie, pourraient ne pas être adaptés à une population de fumeurs sans troubles cognitifs sévères. Ils proposent d’explorer des outils d’évaluation plus sensibles, notamment des tests informatisés plus fins ou des tests ciblant spécifiquement les stimuli liés à la dépendance au tabac, comme le Stroop émotionnel appliqué à des images de cigarettes. Des recherches futures pourraient s’intéresser à ces approches plus spécifiques pour mieux comprendre le rôle des processus cognitifs dans la rechute tabagique.

Conclusion : Réorienter les efforts cliniques

En conclusion, cette étude met en lumière le fait que les tests neuropsychologiques traditionnels, même ceux évaluant des fonctions exécutives comme l’inhibition, ne sont pas des prédicteurs fiables des rechutes chez les fumeurs. En revanche, des facteurs tels que la présence de troubles psychiatriques, la motivation à arrêter de fumer et certains aspects socio-démographiques semblent jouer un rôle plus déterminant. Ces résultats encouragent les cliniciens à se concentrer davantage sur le soutien psychologique et social des fumeurs en sevrage, plutôt que sur l’évaluation cognitive classique, pour optimiser les chances de succès à long terme.

Article de blog rédigé à l’aide de chatGPT, relu et corrigé par V Flaudias

L’article complet est à retrouver ici : Flaudias, V., Gonthier, C., Picot, M. C., Llorca, P.-M., Schmitt, A., Perriot, J., Georgescu, V., Courtet, P., Quantin, X., & Guillaume, S. (2024). Neuropsychological assessment fails to predict relapse among cigarette smokers : A prospective study of neurocognitive abilities. Addictive Behaviors151, 107940. https://doi.org/10.1016/j.addbeh.2023.107940

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